Avertissement : cet article reflète une partie de ma vie que je raconte. Il est en aucun cas une référence ni un exemple à suivre. Pour cette raison les commentaires seront désactivés sur cet article. Merci de votre compréhension.
12 février 2016. Mon indépendance day. Ma liberté retrouvée.
Il y a 5 ans quasi jour pour jour j’ai décidé de changer de vie. De briser les cadres. Une façon pour moi de respirer à nouveau. Oui j’avais perdu le goût des choses, le goût du rire, le goût de vivre. Seuls mes enfants m’apportaient cette bouffée d’oxygène vitale.
J’ai décidé de m’affranchir, je ne savais pas si cette décision serait la bonne, si ça résoudrait le problème, mais il fallait que je le fasse, un pressentiment diront certains. Pendant un temps j’ai dit que c’était certainement la plus grosse erreur de ma vie mais pour autant il fallait que je passe par là. Et j’avais raison de le faire. Avec le recul bien évidement cette décision était bonne, elle a provoqué une renaissance, ou plutôt des retrouvailles.
Je ne savais pas ce qu’il me manquait, je ne savais même pas qui j’étais et ce que j’aimais ou ce que je détestais. Une nana sans véritables émotions finalement, la fille qui n’est dérangée de rien, que rien ne contrarie…..morte quoi.
En façade tout allait pour le mieux forcément, puisqu’une morte ne parle pas et ne ressent rien.
Je n’avais pourtant pas l’impression d’être malheureuse, j’avais 2 enfants qui me comblaient et un mari qui m’aimait, aux petits soins pour moi. Et je l’ai aimé infiniment depuis mes 17 ans, pendant de nombreuses années. Et puis à force de se croiser de ne rien partager l’amour et la passion n’ont plus été que tendresse et colocation. Et ce n’était pas ça mon idéal de vie, je méritais mieux, et lui aussi.
Et un jour la vraie moi a eu envie de sortir de là dessous. Elle qui avait tellement envie de vivre ne supportait pas ce quotidien qui l’enfermait tel un hamster dans une petite roue. Toujours les mêmes gestes, toujours les mêmes mots, les mêmes gens, les mêmes endroits, les mêmes heures. Et pareil le lendemain. Et le jour suivant.
On avait tout, les enfants, le mariage, la maison. Et après ça? Quoi?
Un jour, un constat : il restait environ 70 ans (dans le meilleur des cas) à tirer comme ça. J’allais faire ça des décennies durant….(en fait non, chacun peut prendre des décisions mais à ce moment là je n’ai pas su faire dans la demie mesure, c’était rien faire ou tout bouleverser).
Je n’ai pas réussi à faire face à ce moment là, quand la vraie moi s’est révoltée. C’était un tsunami. J’ai juste eu envie de tout envoyer valser. Sauf mes enfants. Quant au reste…… le reste était forcément responsable. Le reste n’était pas en accord avec la vraie moi. Il fallait que je bouleverse tout, que je redistribue les cartes pour enfin faire quelque chose de ma vie, être moi et vivre pour de bon.
Liberté d’être moi même
Je me suis donnée la chance de me découvrir, parce qu’avant je ne savais pas ce qui me manquait, je ne savais pas ce que je voulais. Maintenant je sais avec le recul, je voulais être moi.
Pour ça j’ai décidé de m’affranchir. Ça a été dur. J’ai fait souffrir, et ça je le regrette énormément et c’est pour ça que j’accepte de le payer chaque jour ou presque depuis 5 ans. Je ne devrais pas mais je me sens responsable et redevable de cette tristesse que j’ai provoqué.
Je suis partie pour quelqu’un : pour moi
J’en ai entendu des choses….non je ne suis pas partie pour un autre, jamais. A l’époque je pensais quitter quelqu’un de génial, alors pourquoi partir pour tenter de trouver mieux ailleurs. Ça n’avait pas de sens. Non j’avais juste besoin d’être avec moi. D’être seule. De faire mes choix seule. Peindre mon salon MOI, poser mes tringles à rideaux MOI, jouer de la perceuse MOI, monter des meubles MOI, bref…..j’avais besoin de savoir qui j’étais et ce que je pouvais faire par mes propres moyens. Ne compter que sur moi. M’accomplir.
Ma liberté m’a coûté cher
Y’a toujours un prix à payer.
– Celui de perdre l’intégralité de son entourage géographiquement proche. Mes meilleures amies sont aux quatre coins de France malheureusement. Mais j’ai pu compter sur leur amitié indéfectible et leur soutien de chaque jour. Ma famille a répondu présente aussi, sans jugement.
– Celui de voir l’autre souffrir et de ne pouvoir rien faire.
– Celui de flipper quand tu perds ton job en même temps et que tu n’es pas payée à la fin du mois par manque d’argent dans les caisses de la boite…
Oui la partie financière ça a été le gros défi. Et je l’ai relevé. Sans rien demander pour moi à celui dont je m’étais affranchie. Pourtant j’aurai pu. J’ai refusé. J’étais libre!
J’ai ravalé ma fierté et suis allée demander de l’aide aux administrations, associations… en attendant ce chômage qui traînait. Oui j’ai demandé de l’aide à d’autres, mais pour la première fois de ma vie j’avais fait des démarches seule.
Ma décision me coûte encore aujourd’hui. Je paye encore la peine que j’ai faite il y a 5 ans. Oui 5 ans.
Mais voilà aujourd’hui je suis moi
Je ne suis plus maintenant la nana de 20 balais soumise et fade. J’ai grandi d’un coup! (enfin, façon de parler hein, je fais déjà 1m80 lol)
Je revendique ce que j’aime et ce que je n’aime pas, et surtout j’ai conscience de ce que je veux ou ne veux pas. Je suis finalement une grande gueule par moment, une chieuse, souvent.
Je suis la nana qui aime sortir du lot, qui revendique ne pas faire partie du troupeau. La nana qui aime bousculer les généralités et qui fait seins nus sur la plage si elle en a envie bordel! Parce que plus personne n’aura le droit de m’imposer et de me juger sur mes actes, sur ce que je dis ou pense.
J’ai trouvé l’homme qui allait parfaitement avec la vraie moi, une fois que j’avais fait le tour de mon tête à tête avec moi même. Il sait ce dont j’ai envie avant que je l’exprime, il me ressemble souvent et me contrarie parfois, quel pied! Il a un tel besoin de vivre que je n’ai plus qu’à rêver de mon futur avec lui et nos enfants. Je sais qu’il sera rempli de joie, de surprises, de nouveautés, de découvertes, de vie. Cet homme là, c’est l’homme de ma vie, ma 2ieme vie, je suis tellement fière qu’il m’ait choisi…
Aujourd’hui, 12 février 2016, je ne suis plus la femme de. Je suis moi, Joane et j’ai bien l’intention de profiter de la 2ieme partie de ma vie.